Vue plongeante sur les expositions de Guyaspace Expérience lors de son inauguration.

Un an d’activités à Guyaspace Expérience

Depuis la réouverture du musée de l’espace de Kourou, rebaptisé Guyaspace Expérience, une nouvelle dynamique d’accueil du public s’est mise en place au sein du Centre spatial guyanais (CSG), sous l’impulsion du CNES. Ce dernier a mandaté un groupement en charge de l’exploitation du site, auquel la Semeccel appartient aux côtés de Sodexo (mandataire) et de Vidélio.

Une famille visite Guyaspace Expérience
33 000 visiteursentre juillet 2024 et août 2025

Inauguré le 1er octobre 2024, Guyaspace Expérience constitue aujourd’hui l’un des trois volets du dispositif d’ouverture au public du CSG, aux côtés des visites en bus du centre et de l’accueil des visiteurs lors des lancements. Hérité de l’ancien musée de l’espace, ce lieu a été entièrement réaménagé par le CNES, avec l’appui de la Semeccel, pour proposer un parcours renouvelé, au plus près de l’aventure spatiale européenne.

Au sein du groupement d’exploitation mandaté par le CNES, la Semeccel intervient à deux niveaux : coordination des acteurs impliqués dans la vie du site (animation, médiation, maintenance) et pilotage de la programmation éducative et culturelle.

Deux collaborateurs sont basés à Kourou pour assurer ces fonctions au quotidien, en lien avec le CNES, les partenaires locaux et les équipes toulousaines (lire ci-après).

Demandez le programme

L’offre proposée à Guyaspace Expérience s’organise autour de quatre types d’activités. D’abord une programmation revue annuellement afin de tenir compte d’un visitorat susceptible de revenir plus souvent : exposition temporaire, atelier famille et spectacle de Planétarium.

Ensuite, une programmation renforcée pendant les vacances scolaires, avec des animations ponctuelles qui s’adaptent aux temps forts du territoire ou à l’actualité spatiale, comme Carnaval, Pâques ; mais aussi l’organisation d’évènements, comme lors de l’événement international On The Moon Again.

L’équipe développe également une offre à destination des scolaires, avec des ateliers ainsi que des projets éducatifs qui permettent à des classes de s’impliquer toute l’année.

Certaines de ces propositions sont issues des dispositifs existants à la Cité de l’espace, tels que le Congrès scientifique des enfants ou le Défi Robots Martiens. D’autres sont créées ou cocréées localement, à partir des besoins identifiés sur le terrain.

L’atelier familial Mission Lune lancé cet été, par exemple, a été conçu spécifiquement pour Kourou avec l’appui des équipes toulousaines. Cette logique de co-construction permet d’articuler savoir-faire de médiation, ancrage territorial et contraintes opérationnelles liées au site.

Car la vie du Guyaspace Expérience est étroitement liée à celle du CSG : en cas de lancement, la programmation doit être ajustée, l’accès au site limité, les espaces partagés réorganisés. Une réalité que l’équipe a su intégrer à ses projets.

Des projets

Un groupe d'enfants admire les expositions de Guyaspace Expérience.

En parallèle, des liens solides ont été établis avec le rectorat, autour d’objectifs partagés : accompagner la jeunesse guyanaise, soutenir les enseignants, proposer des contenus pédagogiques en lien avec l’environnement spatial local. Le potentiel est important, avec 29 établissements scolaires construits ou en construction depuis 2022. La population d’élèves à augmenté de 30 % entre 2009 et 2022 et les projections sont du même ordre entre 2022 et 2035.

La fréquentation des groupes scolaires reste donc un enjeu central, au même titre que l’accueil du grand public, qui a connu une nette progression depuis la réouverture avec une fréquentation payante enregistrée cette année qui a été plus que multipliée par 3.

Dans la continuité des actions déjà mises en place, l’équipe sur place poursuit plusieurs chantiers : proposer des contenus accessibles à un public scolaire diversifié ; mieux articuler l’offre du musée avec les dynamiques touristiques locales ; et accompagner les temps forts de l’actualité spatiale, notamment le vol de l’astronaute de l’Agence spatiale européenne (ESA) Sophie Adenot prévu en 2026.

3 questions à Monia Zamor

Cheffe du service communication du Centre National d’Études Spatiales (CNES) au Centre spatial guyanais.

Monia Zamor, cheffe du service communication du Centre National d’Études Spatiales (CNES) au Centre spatial guyanais.
Monia Zamor, ©CNES

Un an après l’ouverture de Guyaspace Expérience, quel bilan en dresse le CNES ?
Le bilan est très positif, à la fois en fréquentation et en qualité d’expérience. L’effet nouveauté, la modernisation du site et son caractère plus immersif ont suscité une grande curiosité, renforcée par une ouverture en pleine période de vacances scolaires et de haute saison touristique.

Sur le plan qualitatif, ce sont les choix de parcours qui expliquent la satisfaction du public : nous avons voulu mettre davantage en avant l’aventure spatiale du point de vue européen, français et guyanais, là où la conception initiale privilégiait une approche centrée sur la conquête américaine, russe et européenne. Nous avons aussi enrichi le contenu consacré à l’histoire du Centre spatial guyanais et fait le choix assumé d’aborder la question de l’expropriation, un choix salué par les visiteurs.

Quelles sont les prochaines étapes pour Guyaspace Expérience ?
Nous restons dans une phase de rodage, avec la mise en place progressive des actions prévues pour dynamiser la fréquentation. L’objectif est de renouveler l’offre à un rythme soutenu afin de favoriser la revisite, dans un bassin de population limité. L’exposition temporaire actuelle sera remplacée dès la fin de l’année et ce rythme annuel sera maintenu pour les trois prochaines années. Les ateliers, destinés aux familles comme aux scolaires, suivent la même logique de renouvellement.

En parallèle, l’enjeu est de consolider l’existant. Nous venons de mettre en service des tablettes interactives pour les classes, proposant une visite guidée sous forme de quiz et de jeu de piste. Certains contenus devront également être actualisés régulièrement. Il faudra encore environ une année pour mesurer pleinement ce qui fonctionne, ce qui doit évoluer et ce qui doit être remplacé.

Quel rôle joue la Semeccel dans cette dynamique ?
Avec le nouveau contrat d’exploitation de Guyaspace Expérience, l’entrée de la Semeccel a apporté une dimension qui n’existait pas auparavant : la vulgarisation scientifique à travers des projets pédagogiques. Nous pouvons désormais proposer des dispositifs comme le Défi Robots Martiens, le Congrès scientifique des enfants ou encore P’tits Ingés, en lien direct avec le cœur de métier qu’est l’exploration spatiale.

Ces offres, inexistantes jusqu’ici, sont extrêmement appréciées des enseignants et la demande dépasse aujourd’hui largement l’offre. Cela nous permet d’être pleinement en phase avec notre mission principale : vulgariser les sciences et susciter des vocations, en particulier auprès des plus jeunes.

La Semeccel en action à Kourou

L'équipe de la Semeccel à Guyaspace Expérience : Anthony Guimpier, chargé de médiation, et Florian Fouchard, responsable exploitation et médiation.
L’équipe de la Semeccel à Guyaspace Expérience : Anthony Guimpier, chargé de médiation, et Florian Fouchard, responsable exploitation et médiation.

Un an après la réouverture de Guyaspace Expérience, la présence de la Semeccel au Centre spatial guyanais s’est pleinement structurée. Deux permanents ont été déployés sur place : Anthony Guimpier, chargé de médiation, et Florian Fouchard, responsable exploitation et médiation.

Notre mission, expliquent-ils, est de concevoir de nouveaux outils pédagogiques, accueillir les publics et programmer des événements dans les espaces emblématiques comme le Hall Jupiter ou la salle de contrôle Jupiter 2.

L’action de la Semeccel s’étend également hors les murs, auprès des enseignants et des acteurs du tourisme local.

Un des plus beaux équipements touristiques de Guyane

Au bout d’un an, le pari semble en bonne voie. La fréquentation est supérieure à celle attendue et les retours des visiteurs sont très largement positifs. « C’est probablement l’un des plus beaux équipements touristiques et d’accueil scolaire du territoire guyanais », estime Florian Fouchard.
Côté scolaire, le Défi Robots Martiens a rencontré un tel succès en Guyane qu’il verra sa capacité d’accueil prochainement augmenter de 50 %.

Pour les familles, un atelier inédit conçu localement, Mission Lune, a été lancé cet été. Soutenue par l’expertise de la Semeccel, cette création 100 % guyanaise témoigne de la volonté de proposer des activités adaptées au territoire et d’impliquer tous les publics. Elle a d’ores et déjà rencontrée un véritable engouement.

7 800 km et pourtant si proches

Séparés par 7 800 km et cinq heures de décalage horaire, les collaborateurs de la Semeccel basés à Toulouse et à Kourou ne manquent jamais une occasion de rester connectés. Appels matinaux, messages nocturnes, partages d’images : les projets avancent au même rythme, malgré l’océan. Le 25 juillet, c’est en vers et en vidéo que les deux représentants de la Semeccel en Guyane ont fait vivre à leurs collègues toulousains le décollage de Vega C, observé depuis leur balcon.